La rénovation
Eco Gîte
Olympe de Gouges en 2011 !
La rénovation du gîte Olympe de Gouges
Assurément, une détermination!
C’est en tant que femme et pour moi-même relever un défi contre les stéréotypes de genre que j’ai décidé, en 2011, de me lancer dans un projet un peu fou : rénover une maison de 400 m2 dont près de 200 habitables, alors que je n’avais jamais utilisé une perceuse ou une scie sauteuse, pensant que le chromosome Y était indispensable à l’utilisation de ces outils.
Abattre des cloisons, isoler, rénover le réseau électrique, reconfigurer l’installation de plomberie, décorer, durant 3 ans cela fut ma principale activité, tout en écoutant des podcasts et en développant des liens avec le territoire et les luttes écologistes, comme la lutte contre la poursuite de l’autoroute A51 dans le Trièves.
Une maison bio-climatique
L’isolation a été réfléchie dans une logique bioclimatique. La lecture des livres de Jean-Pierre Oliva « La conception bioclimatique » et « La rénovation écologique » a été précieuse. Elle m’a permis de constater que cette maison ancienne a été conçue en intégrant des principes que l’on redécouvre aujourd’hui: le bio-climatisme. Tout d’abord, sa forme, un bloc rectangulaire limite les surfaces d’échange entre l’intérieur et l’extérieur, également son orientation, les parties habitables sont exposées au sud, aucune ouverture au nord avec la grange comme pièce tampon. La partie semi-enterrée au nord permet à la fois l’apport de la chaleur de la terre en hiver et le maintien d’une température à 25° les jours de canicule.
L’isolation
Mettant à profit ces lectures, j’ai fait le choix de ne pas isoler au sud et d’utiliser l’inertie de murs en pierre de 80 cm d’épaisseur et d’isoler au Nord entre la grange et le gîte avec de la laine de bois et d’insuffler de la ouate de cellulose au-dessus des plafonds. Ces matériaux plus chers à l’achat ne représentaient en 2012 que 3% des parts du marché des matériaux isolants, majoritairement dominés par les laines minérales et les isolants synthétiques.
La ventilation
Dans un premier temps, j’ai installé une Ventilation Mécanique Centralisée VMC en suivant le principe « obligatoire » isolation = ventilation. Puis après lecture d’articles sur la ventilation naturelle, dossier dans les quatre saisons du jardin bio magazine des éditions Terre Vivante et des articles de La maison Écologique j’ai décidé d’utiliser au maximum les cheminées existantes pour l’aspiration de l’air et ainsi ne pas consommer l’énergie d’un moteur électrique.
Olympe de Gouges
Pour rendre hommage au courage, à l’inventivité, l’intelligence, la détermination d’une femme et au-delà de toutes les femmes. Pour l’inscrire dans l’histoire, la faire connaître. Vous l’aurez compris, ce gîte est résolument féministe.
Olympe de Gouges : femme de lettres et femme politique, née en 1748 et guillotinée en 1793. Féministe, elle a rédigé la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne et d’autres écrits sur les droits des femmes et l’abolition de l’esclavage. Elle a participé à la révolution française, n’ayant pas le droit de prendre la parole, elle placardait ses écrits sur les murs de Paris.
Le choix des énergies
La première source de chaleur est le bois chauffage. Le bois a un bilan carbone neutre puisqu’il absorbe durant sa croissance la même quantité de CO2 qu’il n’émet en brulant. Le fournisseur d’électricité choisit est ENERCOOP, une coopérative d’énergie renouvelable, citoyenne et solidaire.
Les toilettes sèches
Un choix lié à la démarche écologique dans laquelle j’ai inscris la rénovation afin de réduire notre empreinte écologique. En effet, les toilettes sèches c’est moins de gaspillage d’eau potable (14 m3 d’eau / personne / an), moins de pollution en amont donc moins d’eau à épurer, un enrichissement de la terre par la restitution d’un humus riche issu du compostage, une prise en charge de ses déchets. L’utilisation de toilettes sèches s’inscrit dans une démarche de tri sélectif.
Un éco gîte dans le Trièves
En 2011, c’est un choix militant en lien avec une prise de conscience de la finitude de notre planète et de la nécessité de limiter l’empreinte écologique liée à nos activités. Restaurer une maison avec cette conscience, suppose de choisir d’utiliser des matériaux qui ont une empreinte écologique faible, à la fois dans leur processus de fabrication, mais aussi dans leur acheminement. J’ai, chaque fois que possible, tenté de donner une seconde vie à des matériaux ou à des objets.
Les matériaux utilisés
Ils ont été choisis pour leur qualité et leur faible impact sur la santé.
Le bois
Beaucoup de bois récupérer et réutiliser. Les tasseaux sont ceux de la charpente de mon voisin, le couvreur a tout jeté quand il a rénové la toiture. Les lambris composaient un faux plafond dans une grande pièce du rez-de-chaussée.
Les isolants
La laine de bois et la ouate de cellulose pour l’isolation, garantissent une qualité de l’air, permettent au bâtiment de respirer en évitant la condensation de vapeur d’eau dans l’isolant.
Le mobilier
De nombreux meubles ont été achetés chez Emmaüs, dans des ressourceries et ont été rénovés. L’évier est d’origine et le lavabo a été récupéré.
Les planchers
Ils ont été débarrassés des linoléums qui les recouvraient, ont été poncés puis traités avec un produit à base de silice et enfin huilés, pour permettre leur entretien.
Des produits naturels
Des enduits à l’argile sur les murs, des peintures naturelles n’émettant pas de Composés Organiques Volatiles C.O.V. et des huiles pour les sols participent à la qualité de l’air intérieure.